La région centrale

Un film de Michael Snow

1970-71, Canada
16 mm, Couleur, Sonore, 195 min
Distribution Cinédoc





”Tourné en mois d'une semaine en septembre 1970 au Québec, ce film explore toutes les possibilités offertes par les mouvements de caméra au moyen d'une machine réalisée par l'ingénieur Pierre Abbeloos, Snow ayant auparavant consulté Graerne Ferguson, le co-inventeur du procédé Imax apparu en 1968. Le dispositif rotatif fixé au sol cartographie l'espace d'une "région centrale" au moyen de panoramiques, va-et-vient horizontaux et verticaux, boucles, associées aux zooms, sans filmer l'appareil perceptif lui-même. Les directions sont commandées à distance depuis un tableau de bord, Snow ayant au préalable transmis à Abbeloos une partition de tournage combinant nature et vitesse des mouvements de caméra, profondeur de champ et conditions atmosphériques. Bien que le système de transmission ait été conçu de sorte à ce qu'à chaque direction corresponde une onde sinusoïdale, l'espace sonore a finalement été enregistré après le montage. Emis selon cinq fréquences différentes et à des vitesses variables, il est synchronisé avec les différentes orientations de l'image. Par ailleurs, le montage a initialement été pensé comme la reconstitution d'une journée en condensé à partir de séquences prises à chaque heure. L'agencement final fait se succéder les plans, créant un espace vertigineux au-delà de la pesanteur, où le plan perd ses repères et où le territoire est étendu par la sphère de vision.
Achetée en 1972 par le Musée des Beaux-Arts du Canada, la machine est devenue une installation autonome intitulée "De là", où une caméra de surveillance est reliée à quatre écrans de contrôle.”

Source : LUFF 2010
http://www.luff.ch/fileadmin/2010/ftp/web10/catalogue-luff-2010.pdf






Physiques sonores

Ce livre, publié grâce aux soutiens logistiques et financiers du Lausanne Underground Film and Music Festival et du Groupe de la Riponne, est le premier de la collection Rip on / off.




“Ces textes ne sont pas des compléments à l’œuvre musicale de Zbigniew Karkowski, ils n’en sont ni une théorie, ni une explication. La musique se suffit à elle-même, elle déploie ses propres régimes d’intelligence et de conceptualités. Il s’agit donc ici de dire autre chose. Et de permettre à Z. Karkowski de rendre compte de sa pratique et de sa longue expérimentation de la matérialité des sons et de leur puissance. Quand nous avons choisi d’éditer, de traduire ces textes et de les enrichir de matériaux nouveaux, nous savions que nous ne pouvions nous dispenser des réseaux souterrains multipliés qu’un tel projet suppose. Ainsi, et suite à plusieurs rencontres, notamment dans le cadre de concerts donnés depuis 2005 sur la scène du LUFF [Lausanne Underground Film and Music Festival], nous avons demandé à Z. Karkowski d’écrire ce livre, de rassembler ses textes d’il y a vingt ans – ceux-là mêmes qui flottaient à la dérive du web – , et de les compléter en enrichissant les entretiens qu’il avait eus en 2002 avec Boris Wlassof, dont les textes avaient initialement été publiés dans le numéro 59 de Revue et Corrigée. Nous avons choisi par ailleurs d’aider ou de perdre le lecteur en lui proposant, pour se guider un peu, en fin de parcours, deux glossaires reprenant quelques uns des termes musicaux et des personnages évoqués dans ce livre, et aussi d’inviter Fernando Sixto et Naut Humon à nous donner l’écho de deux oreilles ayant entendu l’œuvre de Z. Karkowski, afin que ce livre multipliât les accès à ses univers musicaux, et qu’il ne soit pas le marbre qui refermât leur tombeau. Le bruit est vivant, c’est cette vitalité qu’il s’agit ici d’écouter.”


Textes édités et traduits (de l’anglais) par Christian Indermuhle et Thibault Walter dans le cadre des activités éditoriales du Groupe de la Riponne à l’occasion du Lausanne Underground Film and Music Festival 2008.

Avec des collaborations de Nikola Mounoud, Boris Wlassof, Fernando Sixto, Guy-Marc Hinant, Naut Humon pour les textes ; de Julien Notter et Sébastien Vigne pour le graphisme.

Un cd original, Form & Disposition, composé et masterisé par Zbigniew Karkowski, joué aux percussions par Daniel Buess et enregistré par Alex Buess en septembre 2008 aux studios 2.8.1 à Bâle, est offert avec ce livre.




Zbigniew KARKOWSKI
”Physiques sonores”

Livre, 116 pages + CD
ISBN 9782911087
25,00 €

En vente sur http://www.metamkine.com

Leçon de choses

Toujours dans la catégorie “Noël approchant”...





Dès les années 1870, l'Etat équipe toutes ses écoles de France de posters colorés et de cartes attrayantes qui restent dans toutes les mémoires.
"L'Education par les yeux est celle qui fatigue le moins l'intelligence, mais cette éducation ne peut avoir de bons résultats que si les idées qui se gravent dans l'esprit de l'enfant sont d'une rigoureuse exactitude ".
E. Deyrolle

Louis Albert de Broglie, en reprenant Deyrolle en 2001, perpétue cette démarche pédagogique d'École de la Nature.
Destinées à différentes classes, ces planches magiques et instructives ont pour vocation d'enseigner les " leçons de choses " aux écoliers, à travers la botanique, la zoologie, la géographie, l'anatomie humaine ou l'instruction civique...

26 x 34 cm, livre broché, 192 pages

On le trouvera ici : http://www.deyrolle.com/laboutique/vmchk/Librairie/Livres-sur-DEYROLLE/Deyrolle-leçons-de-choses.html








Tourisme universitaire en Haute-Garonne

Toulouse II / Le Mirail en 1978









Un grand merci à Pierre qui a exhumé ces images des archives de la ville.




L'idée d'une université au Mirail émerge en 1964, après la mise en place du projet initial d'urbanisation du quartier du Mirail porté par les architectes Candilis, Josic et Woods. Les premiers plans datent de 1966, et décrivent une architecture reposant sur un principe d'étalement, ses bâtiments ne dépassant jamais un étage. Leur organisation est structurée par quatre voies de circulation piétonne principales qui forment véritablement l'ossature de l'université. Ces voies couvertes forment également un lien permanent entre les bâtiments, créant une unité structurelle entre les différentes disciplines enseignées. Ces voies de circulation reprennent l'idée de trame urbaine, formant des rues internes aux quartiers, permettant une circulation rapide et en créant des îlots de construction. Les bâtiments sont constitués de blocs modulables reproduisant la structure en piliers et poutres de béton des travées, avec - parfois - un remplissage de briques rappelant la couleur de la ville rose. Ces blocs sont parsemés de patios permettant un éclairage naturel et créant des espaces de repos pour les étudiants et les enseignants.

Noël approchant...


La librairie Michael Seksik, spécialisée dans les livres d'occasion illustrés, est située rue Lacépède, sur la côte de la Montagne sainte Geneviève, à quelques mètres du Jardin des Plantes. L'accueil très agréable qui vous sera fait n'est pas négligeable, les libraires n'hésitant pas à ouvrir pour vous et pour le simple plaisir des yeux, un exemplaire dédicacé de La Petite Renarde Rusée illustrée par Maurice Sendak ou un carnet de lithographies de Soutine datant des années 60. De quoi fouiner pendant une après-midi, dans ce petit espace où tout peut tomber sous l'oeil : des livres d'art épuisés aux illustrations pour enfant (on trouvera de nombreuses Alice, d'époques et de styles fort différents) en passant par des manuels scolaires de nos parents, des traités des criminologie, des images psychédéliques, jusqu'à des exemplaires cornés de la Haggada... Un véritable cabinet de curiosité dédié aux livres illustrés.

Le site de la librairie ici


Jeanne Bucher



Jeanne Bucher a déjà une cinquantaine d'années lorsqu'elle quitte son Alsace natale, son mari et sa famille pour ouvrir une galerie d'art à Paris. Une femme hors du commun qui lance Picasso, Kandinsky et bien d'autres...Pendant la guerre elle continue d'exposer des artistes "dégénérés" et en cache certains poursuivis par l'armée allemande. Elle meurt peu après la guerre mais sa galerie est toujours là.

www.jeanne-bucher.com


Berceuse yiddish : "Sur la route", Itsik Manger



En musique, ici.


דריי קיין מזרח דריי קיין מערב און די רעשט קיין דרום,
און דער בוים געלאזט אליין, הפקר פארן שטורעם.
זאג איך צו מיין מאמען, הער, זאלסט מיר נאר ניט שטערן,
וועל איך מאמע איינס און צוויי באלד א פוגל ווערן,
איך וועל זיצן אויפן בוים און וועל אים פארוויגן.
איבערן ווינטער מיט א טרייסט מיט א שיינעם ניגון.

ים, טרי, טרי, טרי, טרי, ......

און דאס ווינטער לייבל נעם טו עס אן דו שוטה
אויב דו ווילסט נישט זיין קיין גאסט צווישן אלע טויטע.
איך הייב די פליגל, ס'איז מיר שווער, זאג איך, צופיל זאכן
האט די מאמע אנגעטאן דעם פייגעלע דעם שוואכן,
קוק איך טרויעריק מיר אריין אין דער מאמעס אויגן
ס'האט איר ליבשאפט נישט געלאזט ווערן מיך א פוייל.
אויפן וועג שטייט א בוים שטייט ער איינגעבויגן
אלע פויגלען פון דעם בוים זיינען זיך צעפלויגן.

ים, טרי, טרי, טרי, טרי, ...''

אלע פויגלען פון דעם בוים זיינען זין צעפלויגן,

Oyfn veg shteyt a boym,
Ayngeboygn,
Feygl funem boym
Zaynen tsefloygn.
Dray keyn mayrev,
dray keyn mizrekh,
Un der resht - keyn dorem,
Un der boym gelozt aleyn
Hefker far dem shturem.
Zog tsu mamen :
Zolst mir nor nit shtern ;
Vel ikh, mame, eyns, tsvey
Bald a foygl vern…
Zitsn oyfn boym
Un vel farvign
Iber' vinter mit a treyst,
Mit a sheynem nign.
Yam tari raram, hay tari raram
Hay tari raram, hay tariram
Yam tari raram, hay tari raram
Hay tari rariram.

Un dos vinter-laybl,
Tu, du shoyte,
Oyb du zayn keyn gast
Tsvishn al' toyte…
Kh'heyb di fligl, s'iz mir shver,
Tsu fil, tsu fil zakhn,
Hot di mame in geton
Ir feygele shvakhn.

Zogt di mame : - nit', kind -
Veynt mit trern -
'Lile oyfn boym
Farfroyrn vern.
Zog ikh : - mame, s'iz a shod

Dayne sheyne oygn,
Eyder vos un eyder ven,
Bin ikh mir a foygl.
Veynt di mame :
Ze, um gotes viln,
Nem mit a shalikl,
Kenst zikh nokh farkiln.
Kaloshn zikh on,
S'geyt sharfer vinter
Un di kutshme nem oykh mit -
Vey iz mir un vind mir…
Yam tari rara

Kuk mir arayn
In mayn mames oygn,
S'hot ir nit gelozt
Vern mir a foygl…
Oyfn veg a boym
Shteyt ayngeboygn,
Ale feygl funem boym
Zaynen zikh tsefloygn…
Yam tari raram…


Sur la route il y a un arbre, un arbre tout courbé
Tous les oiseaux de cet arbre se sont envolés...
Et l'arbre, seul, abandonné, est livré à la tempête
Je dis à ma mère, écoute, ne m'empêche surtout pas !
Je vais, maman, et une et deux, devenir oiseau...
J'irai sur l'arbre et je le bercerai
Par delà l'hiver, avec une belle chanson...
La mère dit à l'enfant (et elle pleure avec des larmes) :
Tu risques sur l'arbre, o mon Dieu, de prendre froid...
Je dis : Maman, c'est dommage... Tes beaux yeux... Mais je suis déjà oiseau.
La mère pleure : Itsik, ma couronne ! Prends pour l'amour de Dieu, prends au moin un petit châle : dehors tu risques de geler. Et les bottines, chausse-les, l'hiver est rude.
Et prends aussi le lainage. Pour moi, la peine et l'amertume.
Et prends le manteau d'hiver, mets-le, inconscient ! Si tu ne veux pas être hôte à la table des morts.
Je soulève l'aile, ça m'est difficile.
De trop, trop de choses
La mère a habillé
Son faible petit oiseau
Je regarde tristement les yeux de ma mère :
Son amour ne m'a pas permis de devenir oiseau.
Sur la route il y a un arbre..."






POUR LES WEEK ENDS PLUVIEUX


La dernière "folie" des frères Kugel.Un véritable cabinet de curiosités rassemblant de nombreuses pièces antiques agencées par le célèbre metteur en scène d'opéras Pier Luigi Pizzi.
C'est grandiose, c'est inédit et c'est gratuit...

As Vivian says...

“Si paradoxal que cela puisse paraître – et les paradoxes sont toujours choses dangereuses – il n’en est pas moins vrai que la Vie imite l’art bien plus que l’Art n’imite la vie. Nous avons tous pu constater dans l’Angleterre contemporaine qu’un certain type de beauté étranger et fascinant, inventé et mis en valeur par deux peintres ayant donné libre cours à leur imagination, a exercé une telle influence sur la Vie qu’il n’y a pas une exposition privée, pas un salon artistique où l’on ne voie soit le regard mystique des rêveries de Rossetti, la longue gorge d’ivoire, la curieuse mâchoire carrée, la sombre chevelure défaite qu’il aimait si ardemment, soit la douceur virginale de L’Escalier d’or, la bouche en forme de fleur et la lassitude adorable du Laus amoris, le visage blême de terreur d’Andromède, les longues mains et la beauté déliée de la Viviane du Songe de Merlin. Et il en a toujours été ainsi. Un grand artiste invente un type et la Vie essaie de le copier et, tel un éditeur commercial avisé, de le reproduire sous une forme populaire”.

Oscar Wilde, Le Déclin du Mensonge, in Œuvres Complètes, Paris : Éditions Pléiade, pp. 791, 792.



John William Waterhouse, Hylas and the Nymphs, 1896.



John William Waterhouse, The Lady of Shallot, 1888.



Dante Gabriel Rossetti, Proserpine, 1874.

Evolution in Soho



Fantastique cabinet de curiosité à NYC.

On trouve ICI leur boutique en ligne.

Chère Égypte des objets




"La force centrifuge du temps a éparpillé nos chaises en bois courbé, et les assiettes hollandaises à fleurs bleues. Il n'en est rien resté… Mais comment m'arracher à vous, chère Égypte des objets ?"

Ossip Mandelstam, Le Timbre Égyptien

R. Doisneau, Colette au Palais Royal

L'oiseau lyre








"Dans la hiérarchie artistique, les oiseaux sont les plus grands musiciens qui existent sur notre planète."


Olivier Messiaen


source: Olivier Mille, Olivier Messiaen: La Liturgie de Cristal.

D'où, Lautréamont...

Illustrations des Poèmes de Lautréamont, par Adolf Hoffmeister.


















Davantage sur http://ajourneyroundmyskull.blogspot.com/2010/10/psychic-explosion.html

Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie





The Sound Data Base - Une cartographie sonore.

http://www.petercusack.org/


Le projet vise à mettre en partage des sons enregistrés dans un environnement urbain ( Londres). Les sons, précisément reliés à une zone géographique de la métropole, sont disposés sur une carte disponible en ligne. Le visiteur de la carte peut dès lors activer les sons dans l’ordre qu’il souhaite et composer ainsi un paysage sonore inédit.


MeatPack(ag)ing District

Il était grand temps d'inaugurer une catégorie "Food" sur ce blog...

Habituellement, le packaging des produits de boucherie en supermarché est, d'une part, affreusement quelconque, d'autre part absolument silencieux quant à la référence à l'animal entier. Il est en effet de coutume d'éviter d'évoquer l'animal vivant, la provenance de la viande devenant ainsi plus "politiquement correcte" ; partant, les deux objets, viande et animal, "cessent" d'appartenir à la même catégorie. De fait, il est tout à fait inhabituel d'exploiter graphiquement la silhouette de l'animal d'origine.
Voici donc deux raisons d'apprécier ces propositions, qui font du packaging de la viande un terrain de jeu pour le designer graphique, lequel ose de pertinentes compositions.