Bibliographie : Le cabinet de curiosités

Quelques ouvrages alléchants sur le sujet...








Le cabinet d'Albertus Seba (1665-1736), véritable trésor de l'histoire naturelle, est unique en son genre. Si le pharmacien d'Amsterdam commença par rassembler à des fins scientifiques des espèces de la faune et de la flore du monde entier, sa passion pour la collection dépassa bientôt le seul cadre pharmaceutique. Les objets de la nature qu'il a collectionnés sont d'une diversité remarquable : les insectes originaires de pays lointains côtoient des serpents d'Afrique aux couleurs chatoyantes, des crocodiles d'Amérique et même des créatures fabuleuses telle l'hydre à sept têtes. Ce cabinet jouissait déjà du temps de Seba d'une renommée internationale et de nombreux visiteurs venaient tout exprès pour l'admirer.
Albertus Seba fit dessiner à partir de 1731 sa collection dans son entier et la publia dans un Thesaurus en quatre volumes. Non seulement la qualité esthétique des illustrations était très inhabituelle pour l'époque mais, à la différence des austères représentations scientifiques, les animaux et les plantes étaient présentés dans des compositions « scéniques ». Grâce à ce style narratif, les illustrations ont conservé tout leur attrait jusqu'à aujourd'hui.

Le volume publié ici est une reproduction des 449 tableaux de l'édition originale, d'une grande finesse d'exécution et mise en couleur à la main, qui se trouve à la Koninklijke Bibliothek de La Haye.
L'introduction donne des informations de fond sur l'oeuvre de Seba et analyse les indications fournies par le savant lui-même dans le contexte historique des cabinets des merveilles et d'objets d'art. Les commentaires précis sur les tableaux, rédigés par une équipe de biologistes, nous ouvrent les portes du monde animal et végétal.
Ce livre est tout à la fois un voyage dans le passé et une redécouverte des merveilles toujours aussi vivantes de la Nature.





"Les Chambres des Merveilles", Patricia Falguière, Editions Bayard Centurion, 2003.

Présentation de l'éditeur :
Les collections de merveilles - les Wunderkammern - des princes de la fin du XVIe siècle sont à l'origine des musées modernes. L'historien viennois Julius von Schlosser montra en 1908 qu'elles avaient plus d'affinités avec le tohu-bohu du cirque Barnum qu'avec le cadre rassurant d'une galerie d'art. Il ne fut pas entendu. On s'empressa de ramener les Wunderkammern à la frivolité pittoresque des cabinets de curiosités, avec lesquels aujourd'hui encore, en France, on les confond. Les chambres des merveilles restituent le lien qui unit les Wunderkammern, les arts de la mémoire hérités de l'Antiquité et les grands projets de classification universelle qui mobilisent les humanistes du XVIe siècle.
Elles ont pour enjeu l'éducation des princes : il n'est pas sans ironie que le mythe politique du despote ait pris son essor dans la plus riche de toutes les chambres des merveilles, la collection de l'empereur Rodolphe II, à Prague. Encore faut-il tenter de comprendre ce que les hommes du XVIe siècle entendaient par " merveilles ".

Quatrième de couverture :

Les cabinets de merveilles sont apparus à la fin du XVIe siècle, dans les cours d'Europe, or on s'est peu interrogé sur leur réalité historique.
Les cabinets de merveilles au sens propre du terme (Wunderkammern) ont parti lié avec des dispositifs de classification et de mémorisation très spécifiques : ce sont des répertoires de «lieux communs», des versions monumentales, des projets encyclopédiques de la Renaissance. Mais leur histoire et leur fonction ont donné lieu à un mythe durable : une ultime version de la figure du despote qui a nourri l'imaginaire politique européen.

Patricia Falguière est une ancienne élève de l'ENS, Paris, membre de l'École française de Rome. Elle enseigne à l'EHESS. Elle a publié de nombreuses études sur l'art et la philosophie de la Renaissance, ainsi que sur l'art contemporain.





"Cabinets de curiosités", Patrick Mauriès, Editions Gallimard, 2002.


Étudier les cabinets de curiosité revient à entrer par effraction dans l'imaginaire européen du XVIe et XVIIe siècles. C'est justement ce que nous fait découvrir Patrick Mauriès grâce à un texte d'une grande pertinence. Les cabinets de curiosités apparaissent à la Renaissance et sont l'attribut naturel de tout roi, de tout prince et de tout homme de culture. Souvent cantonnés à une pièce plus ou moins secrète, ils rassemblaient dans un joyeux désordre mappemonde, objets d'ivoire, fragments d'antique, crânes de singe, dents de géant, cornes de licorne, poudre de momie, objets énigmatiques, aberrations de la nature… Ces rassemblements hétéroclites répondaient à la soif de connaissance et à l'extrême curiosité des hommes de la Renaissance. L'intrusion de la rationalité et le début des sciences au XVIIIe siècle allaient naturellement déconsidérer ces musées extraordinaires. L'auteur raconte avec mille anecdotes cette évolution. Surtout, il agrémente son discours d'un ensemble de documents (gravures, peintures, croquis) qui montre ce qu'étaient effectivement ces étranges endroits. Dans la deuxième partie de son ouvrage, Patrick Mauriès démontre comment et pourquoi les cabinets de curiosité sont soudain revenus à la mode, notamment sous l'impulsion des surréalistes, hommes fascinés par les collages visuels et par toute évocation du merveilleux. Là encore, l'auteur réussit l'exploit de rassembler plusieurs photographies rares de ces mises en scène hétérogènes. La fin de ce livre permet aussi de saisir comment depuis quelques années, les cabinets de curiosités sont devenus la nouvelle grande tendance de la décoration internationale.

Présentation de l'éditeur
Du nord au sud de l'Europe, à la fin de la Renaissance, surgirent d'étranges endroits : secrets ou visibles, dans des demeures royales comme chez des notables ou des apothicaires, tenant à la fois de l'antre du magicien et de l'officine, les cabinets de curiosité rassemblaient, dans un espace souvent compté, un incroyable capharnaüm couvrant murs et plafonds, débordants des tiroirs et des cassettes. S'y côtoyaient mappemondes et objets d'ivoire, monnaies antiques et crânes de singe, dents de géant et cornes de licornes, pierres magiques et queues de sirène, sans oublier de fascinants oiseaux de paradis qui passaient leur vie à voler, supposait-on, puisqu'ils n'avaient pas de pattes… C'est à l'étrange destin de ces théâtres du bizarre qu'est consacré le présent ouvrage. On y retrace brièvement l'histoire du phénomène, on en montre les survivances et les transformations au cours des siècles suivants, on y évoque des figures peu connues de collectionneurs et d'amateurs attachés au culte de la curiosité ; on en souligne aussi l'influence sur certains des grands mouvements artistiques du XXe siècle, on en suit quelques-uns des développements dans l'art contemporain ; on considère enfin les motifs et les formes de réinvention du cabinet de curiosités dans des décors et des cadres de vie actuels.
Recueil de vies et d'objets excentriques, collection de textes et d'auteurs oubliés, anatomie de l'incongru, ce livre partage avec son objet l'attrait presque enfantin pour le merveilleux, le goût des chimères, la fascination pour un savoir mêlé de crédulité et d'exactitude, qui trouva dans l'erreur et la confusion matière à une éblouissante création esthétique.






"Modernité du Cabinet de curiosités", Christine Davenne, L'Harmattan, 2004.

Présentation de l'éditeur
Le cabinet de curiosités est dans l'air du temps. Des expositions récentes, des émissions radiophoniques le citent. L'ouvrage porte sur la réhabilitation de cette locution. Est-elle le signe d'une sortie des avant-gardes artistiques ou la recherche d'un paradis perdu mêlant les arts et les sciences ? Une histoire des collectionnismes de Verrès à Duchamp est dessinée ici pour comprendre l'outil de clarification, de passage d'un ordre à l'autre que représentent ces dispositifs apparemment désuets.

Christine Davenne est maître de conférences en arts plastiques à l'IUFM d'Aquitaine et réalise, par le truchement de vraies fausses pièces, les avatars du cabinet de curiosités de Marie Catherine Biberon, anatomiste itinérante du XVIIIe siècle.

4 commentaires:

madamebarbie a dit…

bibliographie fort complète... Tu m'as donné des envies de lecture! Tu as tous ces ouvrages??

Sophie Solnychkine a dit…

Bouh ! Non, il y en a qui sont beaucoup trop chers ! Par contre je viens de commander celui de Patricia Falguière, Les chambres des merveilles. Me tarde de me plonger dedans !

Prof. Boilot a dit…

Bonjour. Félicitations voici un wunderblog. Je vous invite modestement à venir chiné quelques curiosités sur mon site traitant des cabinets de curiosité (www.professeurboilot.com). Les livres en question dans le post sont très intéressants et donnent des visions hétérogènes des chambres des merveilles et autres cabinets. je ne saurai que vous recommander le cabinet des merveilles de M.Wilson pour une vision encore plus décalée. Très bonne continuation. amicalement. Professeur Boilot

ANDRAINO ADAMS a dit…

Bons articles, avez-vous entendu parler de M. Benjamin, Courriel: 247officedept@gmail.com - Contact WhatsApp: + 1-9893943740 - qui travaillent avec un service de financement, ils m'accordent un prêt de 95000,00 $ pour lancer mon entreprise et je les paie annuellement depuis deux ans maintenant et il me reste encore 2 ans bien que j'apprécie de travailler avec eux car ils sont de véritables prêteurs prêts qui peuvent vous accorder tout type de prêt.