“Si paradoxal que cela puisse paraître – et les paradoxes sont toujours choses dangereuses – il n’en est pas moins vrai que la Vie imite l’art bien plus que l’Art n’imite la vie. Nous avons tous pu constater dans l’Angleterre contemporaine qu’un certain type de beauté étranger et fascinant, inventé et mis en valeur par deux peintres ayant donné libre cours à leur imagination, a exercé une telle influence sur la Vie qu’il n’y a pas une exposition privée, pas un salon artistique où l’on ne voie soit le regard mystique des rêveries de Rossetti, la longue gorge d’ivoire, la curieuse mâchoire carrée, la sombre chevelure défaite qu’il aimait si ardemment, soit la douceur virginale de L’Escalier d’or, la bouche en forme de fleur et la lassitude adorable du Laus amoris, le visage blême de terreur d’Andromède, les longues mains et la beauté déliée de la Viviane du Songe de Merlin. Et il en a toujours été ainsi. Un grand artiste invente un type et la Vie essaie de le copier et, tel un éditeur commercial avisé, de le reproduire sous une forme populaire”.
Oscar Wilde, Le Déclin du Mensonge, in Œuvres Complètes, Paris : Éditions Pléiade, pp. 791, 792.
John William Waterhouse, Hylas and the Nymphs, 1896.
John William Waterhouse, The Lady of Shallot, 1888.
Dante Gabriel Rossetti, Proserpine, 1874.
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