Albertus Seba (1665-1736), dont plusieurs planches ont déjà été montrées sur ce blog, est un zoologiste et un pharmacien hollandais, célèbre pour son cabinet de curiosités.
Jeune, il voyage beaucoup aux Pays-Bas et en Allemagne pour apprendre la pharmacie. En 1696, il s'installe définitivement à Amsterdam. Grâce à l'activité commerciale de cette ville et de son port, il est bien placé pour obtenir des spécimens en provenance du nouveau monde et de contrées lointaines.
Grâce à son activité, il acquiert une solide fortune, qu'il consacre à l'histoire naturelle. Il vend sa première collection au tsar Pierre le Grand en 1717 (elle constituera l'embryon du futur muséum de Saint-Pétersbourg) et en recommence une nouvelle immédiatement.
Il s'intéresse aux mammifères, aux oiseaux, aux mollusques, aux insectes et aux serpents, son sujet favori.
Il fait paraître en 1710 le catalogue de son cabinet, le Locupletissimi Rerum Naturalium Thesaurus, qui'il considère comme le plus beau du monde. Il utilise, pour réaliser ses illustrations, la technique dite en miroir (le dessin est mis à l'envers sur la surface à graver, puis on réalise une sorte de décalcage à l'aide d'une pointe). Ce procédé est rapide mais a le défaut d'inverser le sens de rotation des coquillages de forme spirale.
La première parution est en noir et blanc mais cela complique les déterminations des espèces figurées. Les planches de certaines des éditions postérieures seront coloriées à la main.
Le premier volume du Thesaurus paraît en 1734 et le deuxième en 1735. Les deux volumes suivants paraîtront longtemps après la mort de Seba (1736), en 1758 et en 1765. Mais dès cette époque, le catalogue de Seba est critiqué par ses contemporains car son système de classement souffre de la comparaison avec celui de Carl von Linné dont la première version paraît en 1735, un an avant la mort de Seba. Linné est d'ailleurs invité à participer à la rédaction du catalogue de Seba mais il décline cette offre.
Le Thesaurus de Seba est une splendide publication, à la frontière entre l'art et la science. Les animaux sont figurées dans des poses artistiques et les coquillages forment des motifs décoratifs. Même si certaines illustrations sont très artificielles (comme celle de l'hydre), elles représentent un summun dans l'art de l'illustration naturaliste. Elles seront souvent utilisées par d'autres auteurs après lui, notamment Linné. Le texte, archaïque, est quant à lui très sommaire.
Le format du Thesaurus est énorme, il mesure 51 cm de haut et chaque volume pèse environ 9 kg. Du fait de la taille des 449 planches, les animaux sont souvent figurés à leurs véritables tailles.
Ses collections sont vendues en 1752 et dispersées à travers l'Europe. Ainsi, les reptiles qu'il possédait se trouvent aujourd'hui dans les muséums de Berlin, Leyde, Saint-Pétersbourg, Londres et Paris, entre autres.
Le naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin (1748-1804) lui dédiera en 1789, le Python de Seba (Python sebae) d'Afrique.
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